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Aperçu d’un projet nommé FORBIO
Partenaires FORBIO
La forêt est souvent vue comme un sanctuaire de la biodiversité. Encore faudrait-il comprendre comment elle remplit ce rôle. Le projet FORBIO (2008-2010) a tenté d’apporter un élément de réponse en relation avec la diversité des essences au sein des peuplements.
Le projet, financé par la Politique scientifique fédérale (Belspo), a rassemblé plusieurs universités et centres de recherches belges actifs dans le domaine de l’écologie et de la gestion forestière au sens large.
Un des résultats du projet est la publication d’un livre blanc (qui fait l’objet du Forêt Wallonne 106). Il a pour objectif de :
Le contexte plus large du projet est la perte globale de biodiversité et la question de savoir si, et dans quelle mesure, cette perte a un impact sur le bien-être de l’homme.
Un autre résultat du projet est la mise sur pied de deux dispositifs expérimentaux de grande envergure, respectivement à Zedelgem (Flandre occidentale) et à Gedinne (Namur).
Partenaires FORBIO [2010]. Aperçu d’un projet nommé FORBIO. Forêt Wallonne 106 : 3-5.
La recherche sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes forestiers
Kris Verheyen, Étienne Branquart
À une échelle globale, l’érosion de la biodiversité ainsi que l’accélération du taux d’extinction des espèces ne sont plus à mettre en doute. Pour combattre cette perte de biodiversité, les écosystèmes mélangés semblent plus stables et plus productifs. Les écosystèmes prairiaux ont été largement étudiés, mais qu’en est-il des écosystèmes forestiers ?
La main de l’homme exerce une forte influence sur nos forêts : les forêts actuelles sont principalement jeunes, moins diversifiées et plutôt régulières. Ceci explique que les peuplements constitués de plus de cinq essences ligneuses différentes sont devenus rares en Wallonie. Seules quelques formations comme les chênaies à charme, les érablières de ravin et les forêts alluviales abritent une importante diversité ligneuse.
Dans le système traditionnel de mise à blanc suivie de la plantation, les peuplements sont réguliers et peu diversifiés. Par contre, dans un système plus proche de la nature, opérant par coupes progressives et régénération sous le couvert, un grand nombre d’essences peuvent coexister ainsi que de nombreuses strates de végétation. Notons que ce système plus proche de la nature, mais dirigé par l’homme, peut parfois aller au-delà de ce que l’on peut rencontrer, en termes de diversité ligneuse, dans les écosystèmes naturels.
Durant l’hiver 2009-2010, des dispositifs expérimentaux permettant d’étudier les mélanges d’essences ont été installés : l’un en Flandre et l’autre en Wallonie. Ces dispositifs expérimentaux font partie d’un réseau mondial allant des forêts boréales aux forêts équatoriales, et ayant pour but une étude de l’influence de la productivité et de la résistance des forêts mélangées à travers les différents écosystèmes du globe.
Verheyen K., Branquart E. [2010]. La recherche sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes forestiers. Forêt Wallonne 106 : 6-16.
Effets du mélange d’essences sur la biodiversité forestière
Étienne Branquart, Luc De Keersmaeker
Les peuplements mélangés favorisent-ils la biodiversité ? Peu d’études permettent d’établir des liens évidemment mais, de manière générale, il ressort que :
Branquart E., De Keersmaeker L. [2010]. Effets du mélange d’essences sur la biodiversité forestière. Forêt Wallonne 106 : 17-26.
Peuplements mélangés et productivité
Bart Muys, Marc Aubinet
À ce jour, aucune relation évidente n’a encore permis de relier la diversité des essences à la productivité forestière. Certaines études vont dans un sens d’un lien fort, d’autres, au contraire, affirment le contraire. Mais peu d’études ont été effectuées à grande échelle et encore moins sur de très longues périodes.
Cependant, la littérature scientifique donne de nombreux exemples d’effet bénéfique du mélange d’essences sur la productivité :
Muys B., Aubinet M. [2010]. Peuplements mélangés et productivité. Forêt Wallonne 106 : 27-32.
Effets de la diversité des essences forestières sur la décomposition des litières et le cycle des éléments
Quentin Ponette
Est-ce qu’une plus grande diversité d’essences au sein des peuplements favorise la décomposition de la litière ? La réponse est nuancée et doit être abordée en considérant les facteurs principaux et les échelles en jeu.
Dans les peuplements mélangés, la litière peut être répartie de manière très hétérogène et les conditions microclimatiques au niveau de sol peuvent également être très différentes sous l’effet de la structure locale du peuplement (par exemple densité et composition spécifique). Par rapport aux peuplements purs, ces éléments sont donc susceptibles de générer des taux de décomposition et d’accumulation des litières assez différents.
En ce qui concerne les effets du mélange de litières, des études récentes suggèrent que l’importance relative des facteurs contrôlant la décomposition des litières décroît selon : la qualité de la litière (en fonction de l’essence), ensuite le type de peuplement, et enfin l’essence associée dans le mélange.
Il semble bien que l’identité de l’essence compagne soit plus importante que la diversité spécifique comme telle pour déterminer l’effet global de la diversité d’essences sur la décomposition. À ce stade, différents mécanismes ont été identifiés pour expliquer les effets interactifs. Comme ces mécanismes peuvent être actifs simultanément, il est encore impossible de prédire les effets combinés sur la décomposition.
Une plus grande diversité des organismes du sol semble également avoir un impact sur la bonne décomposition de la litière mais cette diversité serait aussi liée à l’identité des essences en présence plutôt qu’au mélange lui-même.
En définitive, les connaissances actuelles suggèrent que l’effet global des associations d’essences sur la décomposition à l’échelle du peuplement ne sera pas très différent de celui attendu sur la base des apports respectifs de litières de chacune des essences constitutives du mélange.
Ponette Q. [2010]. Effets de la diversité des essences forestières sur la décomposition des litières et le cycle des éléments. Forêt Wallonne 106 : 33-42.
Résistance et résilience des peuplements mélangés vis-à-vis des stress [a]biotiques
Jean-Claude Grégoire
Des ravageurs animaux, des pathogènes, des mauvaises herbes, le feu, la sécheresse, la neige ou encore le vent menacent les forêts et causent d’importants dégâts. Dans quelle mesure la diversité forestière agit-elle sur les facteurs de stress ? Une plus grande diversité induit-elle d’office plus de stabilité ?
En ce qui concerne les insectes, il apparaît que la diversité réduit l’impact des espèces monophages, tandis que les polyphages ont une réponse moins tranchée. Pour les maladies, le mélange d’essences semble rendre les forêts moins sensibles aux champignons pathogènes. Enfin, les dégâts de vent dans les peuplements mélangés dérivent essentiellement de la stabilité intrinsèque (telle qu’observée dans des peuplements purs) des essences concernées, et de leurs proportions relatives. Globalement, on n’observe cependant pas de lien clair entre mélange d’essences et résistance à des vents violents.
Plus particulièrement, la résistance ou la résilience des peuplements mélangés vis-à-vis des insectes herbivores sont soumis à trois mécanismes :
Grégoire J.-C. [2010]. Résistance et résilience des peuplements mélangés vis-à-vis des stress [a]biotiques. Forêt Wallonne 106 : 43-48.
Les services écosystémiques dans les forêts mélangées et pures : perception des utilisateurs et connaissances scientifiques
Monique Carnol, Kris Verheyen
Les forêts fournissent un nombre important de services écosystémiques, liés aussi bien aux domaines économiques, écologiques que sociaux. L’article présente les résultats d’une enquête auprès des utilisateurs forestiers, mesurant leur perception des services fournis par des peuplements mélangés, comparés aux peuplements purs. Ces perceptions des utilisateurs forestiers sont comparées aux connaissances scientifiques actuelles.
Dans l’enquête, les services d’appui, de régulation, culturels et un service d’approvisionnement (cynégétique) sont perçus comme plus élevés dans les peuplements mélangés, comparés aux monocultures, tandis que les services d’approvisionnement sont perçus comme égaux ou plus faibles.
Les propriétaires sont généralement plus sceptiques que les scientifiques. En particulier, les propriétaires ne sont pas convaincus que les peuplements mélangés pourraient présenter des avantages financiers. Les quelques résultats disponibles indiquent pourtant que la rentabilité des peuplements mélangés pourrait être plus élevée à long terme. Cependant, davantage de résultats, basés sur des situations réelles, seraient nécessaires afin d’apporter une réponse plus tranchée sur la profitabilité des peuplements mélangés par rapport aux peuplements purs.
Carnol M., Verheyen K. [2010]. Les services écosystémiques dans les forêts mélangées et pures : perception des utilisateurs et connaissances scientifiques. Forêt Wallonne 106 : 49-59].
Les forêts mélangées : leurre ou panacée ?
Kris Verheyen
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Verheyen K. [2010]. Les forêts mélangées : leurre ou panacée ? Forêt Wallonne 106 : 60-61.
Liste des prix moyens de bois sur pied : printemps/été 2010
FNEF
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FNEF [2010]. Liste des prix moyens de bois sur pied : printemps/été 2010. Forêt Wallonne 106 : 66-67.
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